Ezra Blackbird

You're trying to save me, stop holding your breath. ✻✻✻
❝ Sais tu pourquoi tu es là Ezra ? ❞ Le jeune homme poussa un soupir. Il s'avachit un peu plus dans le fauteuil de cuir, beaucoup trop grand comparé à son petit gabarit d'enfant de 12 ans. Ses jambes étaient trop courtes et ses pieds battaient dans le vent, d'un air désinvolte, inintéressé par la dame qui lui faisait face. Il jeta distraitement un regard autour de lui, cherchant quelque chose de plus amusant que cette folle. Son regard se posa sur un pendule de Newton, posé sur le bureau de la dame. C'était vraiment fascinant ce mouvement perpétuel... Comment est-ce que cela fonctionnait ? Très certainement de la magie ! ❝ Pourquoi est-ce que ta maman voulait que tu viennes me voir ? ❞ L'enfant eu une mine blasé. A contre coeur, il laissa le pendule pour reporter ses yeux sur la femme qui ne semblait pas décidée à la laisser tranquille. Il daigna lui répondre avec beaucoup d'insolence. ❝ Peut-être parce qu'elle voulait avoir un après-midi tranquille, sans avoir à me surveiller. Elle le sait pas, mais je l'ai racheté mon paquet de pétard, et là, je les ai mieux cachés que la dernière fois. ❞ La thérapeute fit tapoter ses ongles sur sa planche à laquelle elle avait coincée une feuille, désappointé par le petit garçon. Il la fixait d'un oeil moqueur. Elle les reconnaissait au premier coups d'oeil ces enfants là, ceux qui jouaient aux malins, et qui n'avait simplement pas envie de lui faciliter la tâche. Mais elle n'allait pas baisser les bras pour si peu. ❝ Tu es un grand garçon maintenant, tu comprends ce qui se passe entre tes parents ...❞ Ezra leva les yeux au ciel. Bien sûr qu'il n'était pas stupide. Et puis de toutes façon, il l'avait vu venir. Il savait que ça allait mal finir. ❝ Oui, j'ai bien compris. Je le savais même avant que ça arrive. ❞ La thérapeute fut intriguée. Dans le cas de divorce, les enfants avaient parfois du mal à comprendre, où alors ils étaient choqués car pas du tout préparé. Mais cet enfant ne semblait pas plus choqué que ça. ❝ Pourquoi dis-tu cela ? Parce que quand les parents s'aiment vraiment, le papa n'invite pas d'autres filles à la maison.'❞ La thérapeute resta un instant muette, ça la mère de l'enfant ne lui en avait pas parlé. Elle n'avait pas besoin d'être mise au courant des infidélités du père de l'enfant, elle n'aurait put se douter que c'est l'enfant qui lui aurait appris ça, en en parlant très calmement, comme s'il parlait de ce qu'il avait mangé au déjeuner. Ezra lui, fut amusé par la réaction de la femme. Ahahah, elle l'avait pas vu venir. Il aimait faire tourner les gens en bourrique, les surprendre pour mieux faire son effet. Il avait même réussi à la gêner, elle ne savait plus quoi dire. Alors Ezra en rajouta une couche. Parce qu'il aimait se rendre intéressant tout simplement. ❝ C'est arrivé une fois, je suis rentré plus tôt que prévu de chez un de mes copains. Maman était encore au travail. Et P'pa était à poil sur une nana. Moche en plus. Je suis immédiatement repartis. J'ai attendu dehors que la fille parte. Elle avait au moins dix ans de moins que Maman. P'pa m'a demandé de ne jamais en parler. Alors je l'ai fait, parce que je savais qu'il n'aimait pas Maman autant qu'elle l'aimait. Que lui il s'en foutait mais elle non. Parce que j'étais là. Lui il m'voulait pas. Je sais même pas s'il veut d'Elliot. Mais Maman elle a toujours voulut que ça marche, parce qu'elle voulait pas que j'ai l'impression que je devais pas être là. ❞ Ezra fit une pause, observant son effet. La thérapeute n'en revenait pas, de cette perspicacité et cette vivacité d'esprit qui animait le regard de l'enfant et sa façon d'appréhender les choses.Il était très malin pour son âge. ❝ Comment cela se passe avec ton papa maintenant ? Bah honnêtement, j'espère que Maman faisait la même chose et que je suis pas son fils. Vous l'avez déjà rencontré ? Il préfère picoler toute la journée plutôt que faire face à ses problèmes. Et Maman l'a aussi surpris avec l'autre moche. Alors, moi je savais déjà qu'elle allait plus le supporter. Et regardez, j'ai vu juste. Ils sont plus ensemble maintenant. ❞ Le stylo de la thérapeute courrait sur son bloc note, inscrivant minutieusement des choses, prenant note des réponses du garçon. Lui, il la regardait, amusé de cela. Il avait un tel détachement de toute cette histoire. ❝ Mais j'aime bien aller chez lui, pas pour le voir. Ca tête me revient pas. Mais pour voir tous mes copains qui sont restés là-bas. Tu t'es fais des copains dans ta nouvelle école ? Oh, j'en ai pas changé. Je suis dans un pensionnat pour déglingués. Vous imaginez même pas. Mais mes vrais copains, ce sont ceux qui sont en France. A cause de tout ça, je les vois presque plus. ❞


Somebody once told me to seize the moment and don't squander it, cause you never know when it all could be overtomorrow. ✻✻✻
❝ Paire d’As ! J’ai gagné ! ❞  Ezra regarda les cartes avec étonnement, puis il adressa un immense sourire à sa petite soeur qui, très fière d’elle, ramassait déjà les jetons. ❝ Tu fais pas exprès pour me faire plaisir hein ? ❞  Le sorcier tira la langue à Elliot. Elle empila parfaitement ses jetons avant de redistribuer les cartes. Ezra but quelques gorgées de sa bière sans quitter sa petite soeur des yeux. Elle n’avait pas besoin d’être une sorcière pour être marrante, intelligente, et si jolie. Ezra était très fier de sa petite soeur, de la voir s’épanouir ainsi. Il paraissait même qu’à l’école elle avait un copain, un chéri. Et Ezra mourrait d’envie de rencontrer le jeune homme, comme la plupart des grands frères, il voulait s’assurer des bonnes fréquentations de sa frangine. Manquerait plus que ce soit un gros con qui veuille juste profiter d’elle ! Mais Elliot avait refusé, parce que lui, il ne lui avait jamais présenté de copine. Alors, ce n’était que justice, s’il voulait rencontrer l’heureux élu, il n’avait qu’à lui présenter sa propre chérie. Mais voila le problème, Ezra n’a jamais trop aimé les histoires d’amour, alors jamais il n’a connu de relation qui vaille la peine d’être présenté à sa petite soeur. Les filles ont plutôt tendance à se succéder dans son lit, sans qu’il ne leur laisse le temps de s’installer dans sa vie. Il appréciait leur compagnie, mais ne voyait pas l’intérêt de s’attacher à l’une d’elle. La partie continua alors que l’heure tournait. Bientôt, Ezra, qui était très responsable lorsqu’il s’agissait d’Elliot, demanda à sa petite soeur d’aller se mettre au lit. Il se faisait déjà trop tard pour une jeune demoiselle comme elle. Elle voulut protester mais Ezra tint bon et ne lâcha rien. Alors elle finit par s’avouer vaincue et fila dans sa chambre suivie de près par Ezra et Pandore. Lorsqu’elle fut dans son lit, Ezra vint lui faire une dernière bise, parce que peut l’importe son âge, les bisous d’Ezra n’avaient pas de prix pour elle. A chaque fois c’était pareil, il fallait attendre, des semaines et des mois, pour qu’il revienne enfin à la maison ! Il était si prévenant, elle le voyait comme un héros. Et faute d’avoir un père convenable, c’était lui sa figure paternelle. Elliot, c’était la seule fille que le sorcier était sûr d’aimer.
Ezra retourna ensuite dans le salon. Il s’installa sur le canapé tout en finissant sa bière. Une odeur tenace de whisky empestait la pièce. Il attendait, patiemment. Pandore elle s’était installée sur le canapé à côté de lui, sous sa forme féline elle avait posé sa tête et une de ses pattes sur la cuisse de son sorcier. Elle se laissait aller dans les bras de Morphée. De son côté Ezra luttait contre le sommeil, il devait rester conscient, le garçon attendait le retour de son père. Même s’il ne supportait plus cet homme, ce vieux débris qui ne foutait rien de ses journées, et qu’il n’avait aucunement envie de le voir, il attendait son retour… Quelques heures plus tôt, les deux hommes s’étaient emportés. Ezra reprochait à son père de n’être qu’un vieil alcoolique, bon à rien. Qu’il était même pas foutu d’arrêter de boire et de se trouver un nouveau travail, ou même de s’occuper correctement de ses gosses. Ce à quoi, le paternel d’Ezra avait répondu qu’il n’a jamais demandé à l’avoir, qu’il a été forcé de l’accepter et qu’il est déjà bien gentil de l’héberger sous son toit. Hors de lui, Ezra avait alors attrapé la dernière bouteille de whisky de son père et l’avait fracassée contre le mur. Alors le père avait quitté la maison, prenant les clefs de la voiture de son fils, partant sans se soucier de ses deux enfants et s’en allait très certainement dans un bar. Maintenant qu’il n’y avait plus d’alcool à la maison, qu’il était fâché avec celui qui le ravitaillait habituellement, il n’avait d’autre choix que d’aller lui même à la chasse à la bouteille. Depuis qu’il avait perdu son emploi quelques années plus tôt, l’homme s’était totalement laissé aller, vivant dans une hygiène de vie très mauvaise et se préoccupant de moins en moins d’être présentable devant ses deux enfants. Elliot était restée impuissante au milieu de ce conflit. Jamais elle n’intervenait lorsque les deux hommes s’engueulaient. Mais elle était avec Ezra, partageant son point de vue. Elle savait ce qu’il ne disait pas. Elle connaissait sa peine. Même si jamais il ne l’avouerait, Elliot sentait la peine de son grand frère, à être ainsi rejeté par son père. Il le détestait, il aurait aimé avoir un père comme ceux de ses amis, et Elliot ressentait cela aussi, mais cela l’affectait moins, car elle n’avait de souvenir de la vie de ses parents ensemble. Elle n’était encore qu’une toute petite blondinette lorsque ses parents étaient séparés. Mais ce n’était pas le cas d’Ezra, lui avait vécut  une bonne dizaine d’années avec eux, à supporter leur père au quotidien.
Ezra détestait cet homme. Mais il n’avait d’autre choix que d’attendre. Car, saoul comme il allait être, il ne serait pas en mesure de reprendre la voiture. Le bar allait très certainement appeler à la maison afin que quelqu’un vienne le chercher… ce vieux crétin. Le sorcier fulminait, il haïssait cet homme. Il lui était même arrivé une fois de déverser sa colère sur sa mère en lui reprochant d’avoir été avec ce débris de la vie.
Soudain, il y eu un crissement de pneu qui brisa le silence de la nuit. Ce son tira immédiatement Pandore de son sommeil. Elle releva la tête et fixa la porte d’entrée sans rien dire. Et là pour Ezra, tout alla si vite. Son père franchis le seuil de la porte dans la minute qui suivit. Il claqua la porte derrière lui et s’arrêta un instant, a bout de souffle, il avait même du mal à respirer. Ezra se redressa, alarmé par ce comportement inhabituel.  ❝ Putain… … … putain… ❞  Levant les yeux au ciel, Ezra se leva et s’avança vers son père. ❝ Qu’est-ce que t’as encore foutu ? ❞  Ezra ne rigolait pas, prenant la situation très au sérieux. Sans même savoir ce qui se passait, il lisait une réelle terreur sur le visage de son père.  ❝ Je sais pas. J’ai rien compris. Je suis partit. Quoi ? T’es partit d’où qu’est-ce que t’a encore bu ce soir ?!  Je l’avais pas vu. Je rentrais, le bar fermait. Et puis y’a eu une voiture, je l’avais pas vu je te jure ! ❞  L’homme leva alors ses yeux vers son fils. Il sait une de ses mains et la serra fort. Son regard était suppliant, comme s’il voulait se décharger de quelque chose bien trop lourd à porter. Ezra ne l’avait jamais vu ainsi, mais il le détestait encore plus, n’ayant pas la moindre once de pitié envers cet homme si faible et sans courage. Dans l’esprit d’Ezra, la scène commençait à se dessiner. Il n’en revenait pas, il n’y croyait pas… ❝ Il faut qu’on s’en aille. Qu’on déménage loin d’ici.  ❞ Ezra se prit la tête entre ses mains, la panique faillit le gagner mais son sang froid pris le dessus. ❝ C’était où ?? A deux rues d’ici… au carrefour, quand on vient de mon bar. ❞ Ezra saisit alors le téléphone. Il appela immédiatement les secours et leur signala un accident. Une fois sûr qu’ils étaient en route, le jeune homme attrapa sa veste et quitta la maison en emportant les clefs de la voiture. La nuit était douce, tout semblait silencieux, d’un silence de mort. Le garçon courrut dans la nuit, le seul son qu’il entendait était son sang battre dans ses oreilles. Pandore le devançait, courant à vive allure sous sa forme féline. Il arriva quelques minutes plus tard, hors d’haleine, sur le lieu de l’accident. Les secours venaient arriver et s’affairaient déjà autour d’une voiture renversée sur son toit. D’autres passant s’étaient arrêtés inquiets. Mais personne n’avait vu ce qui s’était passé. Ezra resta en retrait, observant de loin. La peur se lisait dans ses yeux. Il vit les secours extraire deux corps sans vie de la voiture. Là son coeur rata un battement, comme un choc en pleine poitrine. Tout ce sang, ce n’était pas une illusion, ni un tour de passe passe, c’était réel. Il reconnu de loin qu’il s’agissait d’un homme et d’une femme. Il y eu alors comme un mouvement de panique chez l’un des médecins. ❝ C’est une sorcière. Pourquoi tu dis ça ? Elle a un patronus. Ce qui vient d’effrayer le médecin, c’est son patronus. Je l’ai aperçut sous une forme brumeuse. Il avait l’air d’une petite souris glissée dans sa poche. Mais je ne le vois plus, il a du changer de forme, devenir plus petit encore… Ou… ou alors elle est morte et il s’en est allé. ❞ Une larme perla au coin de l’oeil d’Ezra. Une larme de terreur, de rage et de peur. Il se sentait responsable de tout cela, parce que son père n’avait pas un comportement d’adulte. La seule chose qu’il avait pensé à faire c’est fuir. Une fois les deux corps dans l’ambulance, le SAMU partit, sirènes hurlantes. Les gens quittèrent les lieux et Ezra resta là, immobile alors que le silence retombait. Tout hébété de ce qui venait de se passer…
Il rentra chez lui d’un pas plus lent. En arrivant devant l’immeuble de son père, il vit la voiture là, mal garée, le pare choc défoncé. Il monta alors dans la voiture et la déplaça dans le garage qui leur était attribué.
Il remonta ensuite dans l’appartement et découvrit son père, avachit dans le canapé, endormi, ronflant même. Ezra s’avança dans la pièce. Il se laissa choir sur un fauteuil et resta hébété, réalisant ce qui venait de se passer. Il tourna la tête vers son  père et fut dégouté de la vision de son sommeil paisible. Le sorcier attrapa un livre qui trainait là et le balança sans ménagement sur son père pour le réveiller. ❝ Tu va aller te dénoncer. Ah t’es revenu… tout va bien ? Tu as tué des gens, tu dois aller te dénoncer ! Calme toi p’tit gars. Tu veux que je me calme ?! Ta connerie vient te tuer des gens ! Tu dois aller te dénoncer ! Tu dois payer cette fois, tu peux pas t’enfuir et t’en sortir ! Demain matin, tout ce que tu voudra. Je dois dormir là. On verra ça demain matin. ❞ Ezra observa son père, ne cachant pas son dégoût pour cet homme. Le père quitta la pièce sans ajouter un mot et gagna sa chambre dans laquelle il s’enferma. Ezra lacha un profond soupir, il tourna la tête vers Pandore. La panthère s’était assise par terre, à côté de son sorcier. Elle avait été particulièrement silencieuse, elle qui habituellement avait toujours des commentaires à faire. Ils se levèrent ensemble et d’un accord sans mot, ils se rendirent dans la chambre du garçon.
Ezra ne fermit pas l’oeil de la nuit, pas une seconde. Et pour Pandore ce fut pareil. Ils restèrent tout deux éveillés. Repensant aux évènements mais sans échanger le moindre mot. Ce fut Elliot qui vint tirer Ezra et son patronus de la longue réflexion qu’ils venaient d’avoir. ❝ Ca va ? Bien dormit ? Il est rentré tard papa alors ? En tout cas, il à l’air en forme. Il est déjà dans le salon, et il a pas encore but une goutte ! Ah heu… oui, il est rentré tard. ❞ Ezra n’ajouta rien, voulant préserver l’innocence de sa petite soeur. Il se leva d’un bond et fila sans ajouter un mot pour rejoindre son paternel; Elliot sur les talons. Sans lui accorder un regard, Ezra attrapa sa veste et jeta sur son père la sienne.❝ Bouge toi le cul, on y va. Assis toi Ezra, prends donc un café. Elliot ma chérie, va jouer dans ta chambre s’il te plaît, il faut qu’on discute ton frère et moi.❞ Elliot regarda son père avec surprise. Jamais il ne l’appelait comme ça, c’était bien une première. Elle lança un regard interrogateur à son grand frère, lui demandant son avis sur la situation. D’un signe de tête, le jeune homme acquiesça la demande de leur père. Elliot eu une mine déçue, mais elle quitta la pièce sans protester. ❝ Essaye pas de gagner du temps. On y va maintenant. Je pense que tu ferais mieux de t’asseoir et de réfléchir à tout ça. Qu’est-ce que tu crois que j’ai fait depuis que t’es parti te coucher ?! Et bien, figure toi que moi aussi j’ai réfléchis. Et je sais exactement comment ça va se passer… ❞ Les poings d’Ezra se resserrent, sentant l’arnaque arriver. Son père était loin d’être un homme honnête. Il s’était fait viré de son travail pour ça, parce qu’il avait mit la main dans la caisse. Il avait pris une petite somme au début, mais avec le temps cela lui semblait tellement facile. Mais ça s’est vite repéré. Et une fois que son patron a mit la main sur lui, il se retrouvait sans emploi, un procès aux fesses. Il avait dut payer cette fois là, et il payait encore. C’est bien ce qui l’avait emmené au fond du trou et l’avait fait tomber dans l’alcool. ❝ Qu’est-ce que tu m’chantes encore ? Et bien, si je vais me dénoncer, il faut que je sois honnête jusqu’au bout. Que je leur parle alors de toi aussi, de tes petits passe temps tu vois de quoi je parle hein ? Les petites drogues que je sens passer. Et puis je devrais aussi leur parler de la voiture, oui, c’était la tienne quand même… T’as les papiers de cette caisse ? Non ? Tu sais plus où ils sont ? Ou peut-être que tu ne les as jamais eu parce qu’elle n’est pas à toi. Ce sont des crimes aussi, mais les tiens sont intentionnels. Tu réfléchis mieux maintenant ? ❞ Entièrement crispé, Ezra regardait son père avec révulsion. C’était une ordure, un monstre. En fait, il n’y avait pas de mot pour décrire son paternel. Cet homme qui en avait tellement rien à faire de ses gosses, qui n’hésitait pas à faire chanter son propre enfant. Alors oui Ezra avait des tords, il avait même un petit casier mais rien qui n’avait coûté une vie. Cependant, son père, cet abruti d’ivrogne s’était montré plus malin qu’Ezra ne l’aurait pensé. Il le tenait. S’il le dénonçait, il finirait forcément à faire vraiment de la prison cette fois. Et ce serait fini de tout. Il ferait alors une croix sur sa vie de sorcier, même s’il ne le disait jamais, il adorait la vie à Poudlard. Et surtout, il ne verrait plus Elliot. Alors certes, il ne la voyait qu’aux vacances scolaire, mais sa mère serait tellement furieuse après lui et son père qu’il y a de fortes chances qu’elle ne fasse pas le déplacement pour permettre à Elliot de leur rendre visite à eux deux derrières les barreaux. Ezra était furieux. Il quitta la pièce sans rien dire et fila dans sa chambre appeler son oncle. Toutes les vacances, Ezra travaillait dans le garage de son oncle. Et dans cette situation, c’était une aubaine. Il l’informa qu’il ne pourrait venir travailler aujourd’hui et qu’il avait une voiture, qu’il fallait cacher. L’oncle d’Ezra, toujourss prêt à rendre service à son neveu qu’il appréciait beaucoup. Le soir même, Ezra emmena la voiture au garage où elle restera à l’abris des regards pendant quelques temps…


No wonder you losing your mind, the way it wanders. ✻✻✻
❝ Monsieur, vous êtes de sa famille ? Et bien, non mais… Je suis désolée Monsieur, seuls les membres de la famille peuvent lui rendre visite. ❞ Ezra voulut protester, mais il savait que c’était peine perdue. En même temps, que faisait-il ici ? N’était-ce pas un peu glauque ? Mais le garçon n’avait put s’empêcher de les chercher. Le fait que la demoiselle était une sorcière y-était-il pour quelque chose ? Impossible à dire. Mais Ezra avait remué ciel et terre pour retrouver les deux victimes de son père. Il avait apprit le décès de l’homme et le coma de la fille. Elle était dans un hôpital sorcier et Ezra n’avait pas tardé à accourir. Là-bas, il avait trouvé celle qu’il cherchait mais était maintenant retenue par une infirmière qui appliquait ses consignes à la lettre. Il n’y avait rien à faire, en même temps, c’était peut être mieux ainsi. Il allait se détourner, partir, et abandonner. Ce n’était pas dans son habitude, ni dans ses principes. Ezra parvenait toujours à ses fins, mais pour une fois il n’était plus sûr de rien. C’est alors qu’une voix l’interpella… ❝ Jeune homme ! Ne partez pas ! Les amis, c’est un peu la famille qu’on choisit n’est-ce pas ? Et pas un n’est venu encore au chevet de ma petite fille, je vous en prie, suivez-moi. Vous n’allez pas repartir comme ça. ❞ Ezra resta sans voix, incapable de dire quoi que ce soit. Il se laissa entraîner par la vieille dame, la grand mère de l’accidentée. Qu’est-ce qu’il faisait encore ?! Quel crétin, il ne voulait pas les connaître, jamais. Alors qu’espérait-il en venant ici ? Evidemment qu’il allait croiser de la famille. Mais il pensait rester dans son coin et ne pas être mêlé à tout cela. ❝ Je suis contente que quelqu’un d’autre que moi veuille rendre visite à ma petite Charlie, elle est si gentille vous comprenez, elle est d’une douceur…❞ Impossible de décrire à quel point Ezra se sentait mal. Il suivit la dame à l’intérieur d’une chambre. Il découvrit alors une demoiselle, allongée dans son lit. Elle paraissait si paisible que l’espace d’un instant, Ezra cru qu’elle était simplement endormie. Sa pureté se lisait sur son visage. A côté d’elle, il y avait une forme brumeuse, son patronus. Ce dernier tout autant inconscient qu’elle avait à présent la forme d’une mygale.  ❝ Elle semble si tranquille vous ne trouvez pas ? Je me demande de quoi elle rêve… De jours meilleurs je l’espère…❞ La grand-mère marqua un silence, pensive, elle s’avança vers sa petite fille et lui pris doucement la main. ❝ Vous la connaissiez bien ? Vous devez être proche tous les deux ? Ah non non, du tout… on se connaît vite fait. Que de vue… Allons mon garçon, si vous êtes ici, c’est bien que vous devez avoir quelques sentiments pour elle ! ❞ Ezra n’osa contre dire, terriblement mal à l’aise de la situation. Quelle poisse, il n’avait pas envie de mentir, mais il ne pouvait décidément pas avouer la vérité. Il finit par s’avancer d’un pas maladroit. Le garçon portait un sac à dos, chose curieuse car jamais il ne s’encombrait habituellement. Même pour aller en cours il lui arrivait de se pointer les mains dans les poches, par simple provocation vis à vis d’une matière qui n’a pas sut éveiller une once d’intérêt en lui. Il eu une pointe d’hésitation, mais poussé par Pandore, il plongea sa main dedans pour en sortir une peluche qu’il pose sur la table de nuit à côté d’un bouquet de lys. La peluche était une hermine blanche, inutile de vous dire que Pandore n'avait put se retenir de commenter tous les défauts de la peluche qui selon elle n'avait rien à voir avec une hermine. Mais c'était Elliot qui avait choisit. Elle ne savait pas pour qui c'était destiné. Ezra lui avait simplement dit que c'était pour quelqu'un qui n'allait pas bien. Elliot avait alors eu l'idée d'une peluche, car elle, quand elle ne va pas bien, elle aime tenir une peluche contre elle. Après avoir déposé le cadeau Ezra fit un pas en arrière et parla sans oser regarder la grand-mère de la demoiselle dans les yeux. ❝ Je suis vraiment désolé Madame… ❞ Il ne put en dire plus, et sans attendre de réaction, il quitta la chambre, sans jamais revenir.
Il rentra chez lui immédiatement. Il lui semblait qu'il était à bout de force, alors qu'il n'avait rien fait de particulièrement éprouvant d'un point de vue physique mais mentalement, il était anéanti. Il s'allongea et ne bougea plus. Repensant à tout ça, revoyant sans cesse le visage de la jeune femme. Elle dormait, elle n'avait aucune idée du drame qui lui était arrivé. C'était affreux.
Il ne parla de cette histoire à personne et resta seul avec ce lourd secret qu'il partageait contre son gré avec son père. Quand il retourna à Poudlard, il était redevenu le même, agissant comme à l'accoutumé, mais au fond de lui, quelque chose avait bien changé.


Cause the very thing that I love's killing me and I can't conquer it ✻✻✻
L’été touchait à sa fin, bientôt Ezra quitterait la france, encore. Il aimait sa vie à Pouillard mais n’aimait jamais quitter sa soeur et sa vie moldue. Parce que même s’il avait milles emmerdes dans cette vie, c’était celle qui lui convenait. Dans le monde sorcier, il y avait trop de préjugés, de personnes réellement dangereuse avec une baguette dans leurs mains. Mais l’été qu’il venait de passer changeait les choses. Le monde sorcier avait rattrapé ses vacances française. Plus le temps passait et plus Ezra allait mal, surtout lorsqu’elle était là. Il aurait aimé que toutes les rumeurs à son sujet soient vraies car s’il n’avait réellement pas de coeur, jamais il ne se serait laissé affecté par cela. Mais ce n’était pas le cas, dès qu’il posait son regard sur la jolie lionne, son coeur semblait se dessécher et pourrir au fond de lui. Avec le temps, les choses s’embrouillaient dans l’esprit d’Ezra, et maintenant, il avait parfois l’impression qu’il était lui-même responsable de l’accident. Pandore ne cessait de le ramener à la raison, lui rappelait que ce crime était celui de son père et pas le sien, mais c’était plus fort que lui. Garder le silence pendant tout ce temps avait culpabilisé Ezra au plus haut point. Qui l’eu cru ? Lui qui semblait être si nonchalant et sans remords. Ezra avait passé tant de temps avec la rouge et or. Il ne parvenait plus à se tenir loin d’elle comme il se l’était promis. Il s’attachait à elle, car il l’appréciait vraiment. Et tous ces moments avec elle avait rendu cet été inoubliable. Pandore elle avait redouté tout cela. Elle n’avait cessé de mettre son sorcier en garde mais l’inévitable s’était produit, à s’attacher ainsi à la principale victime, Ezra avait raviver toute sa conscience. Mais ce soir là, il semblait plus en paix avec lui même. Cela faisait bien une heure maintenant qu’il était assis en haut de cette colline à la lisière de la forêt. Il observait silencieusement le soleil descendre dans le ciel. C’était à cet endroit même qu’il avait finit sa première soirée avec Charlie. Avait-il été stupide à tant se rapprocher d’elle ? A ce souvenir, Ezra ne put s’empêcher de se mordre doucement la lèvre. Qu’est-ce qui lui était passé par la tête ? Comment avait-il put trouver l’audace de l’embrasser ? Elle allait le haïr, il en était convaincu. Lorsqu’elle saurait tout, jamais elle ne voudrait le revoir.  ❝ Elle n’est pas obligée de savoir tu sais. Je ne veux même pas ton avis la dessus. Je sais ce que je fais. Tu fais comme tu veux. Mais réfléchis bien parce qu’il n’y aura jamais de retour en arrière. Jamais tu ne pourra effacer cela. Tu en a bien conscience de cela ? ❞ Ezra ne répondit pas. Il avait mal au coeur car il savait que Pandore avait raison. Il n’y aurai pas de retour en arrière, et cela ne resterait pas sans conséquences. A commencer par sa petite soeur, Elliott. Il ne la verrait plus avant des années peut-être. Il faudra attendre qu’elle soit majeur peut-être. Sa mère ne le regarderait plus jamais de la même façon. Elle l’aimerait toujours car il est son fils, mais elle le prendrait pour un miroir de son père. Un pâle reflet de ce déchet. En faisant cela, Ezra déchirerait sa vie, mais c’était la sienne ou celle de Charlie. Jusqu’ici la décision ne lui avait pas parut si difficile. Il ne pouvait ramener le père de la demoiselle alors il s’était fait à l’idée de garder le secret. Mais plus il découvrait la demoiselle et plus il voulait lui rendre justice. En ce dernier jour d'été, sa décision était prise. Une enveloppe était posée par terre à côté de lui, et celle-ci contenait tous les aveux du jeune homme. Les détails de cette nuit là. Ezra n'avait aucune idée des conséquences que cela aurait sur sa vie de sorcier. La police moldue n'allait pas débarquer à Poudlard pour le récupérer, mais peut-être les Aurors l'emmènerait à Azkaban. On lui avait parlé de cette prison pour sorcier horrible et Ezra préférait mille fois se faire attraper par la police mordue française. Pandore observait son sorcier. Elle n’émettait plus d’oppositions à la décision de son sorcier, voyant bien qu’il ne changerait pas d’avis. Il était déterminé. Pandore respectait cette prise de responsabilité. Ce n’était pas dans ses habitudes mais, pour le patronus, c’était bien la preuve qu’il grandissait et devenait quelqu’un de bien. Par cet acte, il montrait qu’il n’était pas son père. Il était quelqu’un de mieux, elle ne savait pas comment fonctionnerait la justice, s’ils tiendraient rigueur de cela, s’ils verraient qu’il avait changé. Le soleil se couchait, disparaissant peu à peu à l’horizon. Ezra se leva alors, il ramassa l’enveloppe et quitta le parc, l’hermine blanche sur ses talons. Il rentrait chez lui, toujours perdu dans ses pensées, repensant à tous les bons moments qu’il avait partagé avec elle. Cherchant à se convaincre encore qu’il prenait la meilleure décision. Au croisement d’une rue, il s’arrêtait devant une grosse boite aux lettres jaune. Charlie méritait amplement la vérité, elle n’avait rien demandé de tous cela, elle devait savoir. Même si cela en coûterait leur amitié naissance. Même si cela signifiait que plus jamais Ezra ne pourrait être proche d’elle. Il aurait tant aimé que les choses soient différentes, mais s’il n’y avait pas eu cet accident, peut être qu’ils ne se seraient jamais rencontrés à Poudlard, qu’ils ne seraient jamais devenus amis… Le hasard était injuste mais Ezra ne voulait plus lutter contre le destin maintenant. Il fit glisser l’enveloppe dans la boite au lettre et repris sa route, profitait de cette dernière soirée de liberté. Demain il retournerait en angleterre pour aussitôt prendre le train et retourner à l’école. Il faudrait deux trois jours à la lettre pour atteindre le commissariat. Il n’avait aucune idée de ce qu’il ferait une fois de retour à Pouillard et ce n’était pas vraiment pour gagner du temps qu’il procédait ainsi. Il voulait surtout être sûr que sa petite soeur Elliott serait elle aussi rentrée en Angleterre chez leurs mères et qu’elle ne verrait pas les flics débarquer chez le déchet qui leur servait de père. Ezra ne redoutait plus ce que son père pourrait dire sur lui, ces moyens de pression qu'il détenait sur son propre fils. Ce n'était plus important pour le sorcier. Tant pis, peut-être se ferait-il exclure de Poudlard, peut-être que jamais il ne la reverrait. Mais c'était le prix à payer pour avoir mentit toutes ces années.