Te souviens-tu de ce jour là, où une partie de toi ta glissée des doigts ?Mai 1973 - ParisLe soleil descendait à l'horizon mettant un terme à cette longue journée épuisante et désagréable. Madame Bobrinski faisait les 100 pas dans son salon. Elle lançait de temps à autres des regards inquiets en direction de son mari. Qu'avaient-ils fait ? Que s'était-il passé ? Elle poussa un profond soupir avant de se laisser tomber dans son canapé. Les deux parents étaient agités car perdus dans cette situation qui les dépassaient. Leur fils les observaient sans rien dire assis sur un fauteuil. Il n'était âgé que de 8 ans mais comprenait déjà que la situation était grave.
❝ Je vais essayer moi. ❞Les deux parents relevèrent la tête vers leur enfant. Ils voulurent l'arrêter, lui dire de ne pas y aller mais ce garçon était une vraie tête de mule. Il s'était déjà levé et quittait la pièce d'un pas décidé. Il passa par le hall d'entrée de la maison où il emprunta un escalier en colimaçon le conduisant directement à l'étage supérieur. Arrivé là, il longea un couloir habituellement clair et lumineux, mais ce jour là, il faisait particulièrement sombre. L'enfant s'arrêta devant une porte. Il hésita un instant, se demandant s'il devait s'annonçer où entrer sans plus de cérémonie. Par respect, il choisit tout de même de donner un rapide coup sur la porte en bois mais n'attendit pas de réponse pour ouvrir la porte.
Le garçon fut accueillit pas des cris. Des braillements qu'il ne connaissait pas et qui finiraient bien par lui causer un sacré mal de crâne. Il entra coûte que coûte dans la pièce mais ne s'avança pas trop.
❝ Tu peux hurler tant que tu veux tu sais, je te laisserais pas toute seule. ❞Il défia une demoiselle du regard. Sa soeur, sa petite soeur adorée. Celle qui était si gentille et souriante habituellement, si douce et fragile. Elle n'avait jamais hurlé comme ça. Quand elle n'était pas contente, elle le faisait savoir avec des mots calme et n'insistait jamais trop. Là, une chose était sûre pour le garçon, l'enfant assise en face de lui n'avait plus rien à voir avec sa Rubis en dehors de l'enveloppe physique.
❝ On a aussi peur que toi tu sais ... - Qu'est-ce que t'en sais hein ?! T'es pas dans ma tête, t'en sais rien ! Fous moi la paix, dégage de là ! ❞Le petit garçon s'en trouva légèrement intimidé par cette attitude si brusque et si inhabituelle pour sa petite soeur de 6 ans. Il n'en démordit pas cependant et montra son regard le plus assuré qu'il avait en stock.
❝ Explique moi ce qui s'est passé ... raconte moi... - Non, jamais ! FOUS-MOI LA PAIX ! - Tu n'as pas le choix ma pauvre ! Que ça te plaise ou non, je ne te laisserais pas toute seule ! ❞Les deux enfants se défièrent du regard. Chacun voyait bien la détermination de l'autre dans ses yeux. La petite fille finit par pousser un grognement avant de se tourner afin de rompre cet échange. S'il restait en silence après tout ... Mais jamais, que ce soit elle où
l'autre ne raconterait les détails de cette journée qui avait changée sa vie.
C'était ce jour que la chance avait choisit pour lui a tourné le dos l'espace de quelques temps. Son instituteur moldu n'était pas un homme aussi bienveillant et attentionné qu'il le laissait croire. Les enfants, il les aimaient bien. Jamais il ne leur avait fait de mal, jamais il n'était passer à l’acte gardant l’esprit lucide sur les répercutions d’un acte si malintentionné. Mais son dévolu se jeta sur cette gentille demoiselle assise au premier rang. Celle aux cheveux doux et bien coiffés qui sentaient l'abricot. Celle qui écoutait toujours bien ce qu'on lui demandait et l'appliquait avec soin.
L'homme ne la voulait que pour lui, il n'était pas stupide et comblait ses désirs en la gardant le plus longtemps auprès de lui. Souvent après la classe il avait trouvé le moyen de la punir afin qu'elle reste un peu plus longtemps que les autres, le temps pour elle de nettoyer des tables qu'elle n'avait pas sali, ou de ranger des choses qu'elle n'avait pas sorti.
Ce soir là, Rubis était punie à copier quelques lignes. Son enseignant était assis en face d'elle à son bureau et ne la quittait que très rarement du regard. Rubis sentait le regard de cet homme sur elle et n'osait lever les yeux vers lui, de peur de reprendre quelques lignes supplémentaires. Mais s’en était trop pour lui, il ne parvenait plus a réprimer ses envies les plus primaires, il ne pouvait plus se contenter de la regarder simplement et avait besoin de plus, de beaucoup plus.
L’homme se leva doucement et vint se placer derrière son élève, humant avec un air malveillant la douce odeur fruité des cheveux de Rubis. Il posa délicatement sa main sur l’épaule de la demoiselle.
Rubis se sentait mal, elle avait peur, elle était terrorisée. Elle n’aimait pas ce contact, cette attitude, cette ambiance. Tout l’effrayait. Elle commença à se crisper, à trembler comme agitée par une peur profonde que l’homme tenta de calmer en lui soufflant à l’oreille que tout se passerait bien si elle restait calme et tranquille. Mais Rubis ne l’entendait déjà plus. Quelque chose, ou quelqu'un hurlait dans sa tête, on lui criait de réagir mais elle s'était figée, incapable de bouger. Un sourire s’étendit sur le visage de l’homme, convaincu qu’elle l’écoutait et que tout se passerait bien, il fit glisser sa seconde main sur la hanche de l’enfant. Immédiatement, la jeune demoiselle empoigna fermement le bras de l’homme et se leva d’un coup. Sa chaise se recula et vint bousculer l’homme qui recula d’un pas, perturbé par la soudaine attitude de son élève. La jeune fille se tourna vers lui, son regard avait changé, elle n’avait plus l’air de l’enfant innocente qu’elle était. Son regard rougeoyait de colère.
La demoiselle tenta de donner un coup de poing à l’enseignant qui le stoppa immédiatement. Un air de fureur traversa les iris de la jeune fille. Elle se mit alors à hurler de toutes ses forces alertant ainsi un autre professeur qui rangeait sa classe voisine.
Lorsque les parents de la petite arrivèrent à l’école, alertés par l’administration, ils eurent du mal à reconnaître leur enfant dans cette petite fille si méfiante et agressive.
La police vint lui poser des questions et l’enfant répondit avec un langage cru qui n’était pas le sien. Elle décrivit l’homme comme un pervers, la pire des créatures imaginable et cela suffit à la police. Mais l'enfant refusa toujours d'en expliquer plus à ses parents.
Arrache moi ce souvenir, je paierais n'importe quel prix
Plus jamais tu ne sera seule, mais que comptes-tu en faire, ta force ou ta faiblesse ?Septembre 1976 - ParisMadame Bobrinski s'activait dans la cuisine à ranger les courses et vite préparer le goûter. Elle était stressé, ça sautait aux yeux. Cette année, elle et son mari avaient pris la décision de réinscrire leur fille à l'école moldue pour une dernière année avant de rejoindre une école de magie. Depuis l'incident, leurs deux enfants avaient été déscolarisés, suivant les cours à la maison avec maman en attendant d'intégrer Durmstrang. C'était le premier jour d'école de l'enfant et Gabrielle Bobrinski était stressée à souhait. Quelques minutes plus tard, la porte d'entrée de la maison s'ouvrit. Son mari passa la porte suivit de près par leur enfant. Gabrielle accourut vers la petite mais s'arrêta net à un mètre d'elle en voyant son regard. Un air triste, abattu conquit le visage auparavant si joyeux de la mère de famille.
❝ Que s'est-il passé ? ❞Sa voix était lasse, déçue. Ce n'était pas sa petite Rubis qui était devant elle, la mère l'avait reconnue directement. Améthyste avait pointé le bout de son nez.
❝ Ce sont des abrutis. ❞L'enfant contourna Gabrielle pour se rendre dans la cuisine et prendre son goûter. Les deux parents la suivirent et l'observèrent se servir sans la quitter des yeux. Améthyste finit par lever son regard vers eux sentant bien qu'ils en attendaient plus niveau explications. Elle finit de boire quelques gorgées de son jus d'abricot avant de leur en apprendre d'avantage.
❝ Ces gamins sont des attardés mentaux ! Ils se sont mis à nous emmerder parce qu'on est pas allé à l'école pendant ces dernières années ! Attendez, une de ces face de rat s'est mis à dire à toute la classe qu'on était une folle sortie d'un asile psychiatrique ! Oui, je lui ai mis ma main dans sa sale tronche de rongeur mais je le regrette absolument pas. ❞Améthyste croqua un bout dans sa pomme. L'air fier d'elle, oui, elle était contente de ce qu'elle avait fait. Les deux parents levèrent les yeux au ciel. Qu'avaient-ils fait pour avoir une fille si compliquée qu'elle.
❝ Ne vous inquiétez pas... J'ai répondu à chaque fois que l'on m'appelait Rubis. Aucun de ces attardés n'a vraiment saisit le changement. ❞S'en était trop pour Gabrielle. Il n'est absolument pas facile pour une mère de voir sa fille ainsi sans être capable de lui venir en aide. La magie n'avait pas put effacer cette petite fille qui occupait de temps à autre le corps de son enfant. Gabrielle avait parfois peur d'elle, mais elle était surtout paniqué à l'idée que cette personnalité empêche son bébé d'avoir une enfance normale. C'était un test tout ça, une façon de savoir si elle serait capable d'aller vivre en pensionnat l'an prochain, dans une école de sorcellerie. Gabrielle s'approcha donc de l'enfant. Elle prit une chaise et vint s'asseoir à côté d'Améthyste sous le regard intrigué de cette dernière.
❝ Tu n'as pas le droit de faire ça. Tu ne peux pas t'amuser à faire ça à ma Rubis. Si tu frappe d'autres enfants, c'est avant tout elle qui va en payer le prix. Tu ne vous aide pas du tout en faisant ça. Ce n'est pas par la violence que tu acquiert le respect, il faut vraiment que tu comprennes ça Améthyste. ❞Gabrielle avait la larme à l'oeil. Son mari vint délicatement poser sa main sur l'épaule de sa femme alors qu'Améthyste les observait d'un regard étrange. Elle semblait surprise et ne savait absolument pas quoi penser de ça. Rêvait-elle ou voyait-elle Gabrielle pleurer ? Jamais Améthyste ne l'avait vu dans cet état. C'était une femme forte qui ne se laissait jamais abattre. Améthyste fini son verre de jus et quitta la cuisine sans ajouter le moindre mot. Elle fila dans sa chambre et vint s'asseoir sur le lit. Fixant le mur devant elle, perdue dans ses pensées. Elle avait mal au coeur, elle ne se sentait pas bien, vraiment pas. Avait-elle rêvé où Gabrielle était si triste qu'elle avait pleuré ?
Améthyste regretta alors l'absence du grand frère de Rubis. Car lui il avait la réponse à tout et il savait toujours comment agir. Il aurait sût lui dire qu'elle était allée trop loin peut être et que leurs parents étaient désespérés. Qu'ils espéraient vraiment trouver leur Rubis à la fin de la journée qui leur apprendrait que tout c'était bien passé.
Améthyste baissa les yeux, triste de les avoir déçus. Elle se jura alors qu'elle ferait vraiment tout pour que cette année se passe au mieux. Elle ne voulait pas les décevoir une nouvelle fois. Si Rubis devait apprendre à se défendre et a être plus forte, elle même devait parfois se contrôler... car oui, elle l'admettait pour elle-même mais elle n'y était pas allé de main morte avec ce pauvre garçon.
Mais le jeu en valait la chandelle. Se tenir à carreau pour intégrer l'an prochain une école de sorcellerie, ça c'était géant ! Toute l'année, cette idée calmera le comportement sanguin d'Améthyste jusqu'à ce qu'elle intègre ce monde sorcier.
Je suis sûre que tu t'ennuierais si ta vie était 'normale' Septembre 1985 - DurmstrangIsolée dans sa chambre, la demoiselle avait enfoui sa tête dans son oreiller. Le dîner s'était à peine terminé que la jeune sorcière avait détalé loin des autres pour s'isoler dans sa chambre. Ce n'était vraiment pas facile pour elle, cette situation. Elle ne savait pas ce qui se passait en elle, c'était plus dur que d'habitude. Que lui arrivait-il ? les hormones ? la fatigue ? Rubis était perdue.
Elle sortit sa tête de son oreiller en sentant un poids venir se poser à côté d'elle sur son lit. Son fidèle chat, Orion s'installait tout contre elle. Du bout des doigts, elle vint caresser son museau. Ce geste, cette présence, Orion l'apaisait toujours.
Ce soir les choses avaient faillit déraper pour un rien. Rubis avait sentit sur elle le regard moqueur et méchant d'un autre élève intolérant. Elle avait alors entendu ce murmure au plus profond d'elle même qui l'incitait à lâcher prise et à laisser sa place.
Habituellement, il en fallait plus pour réveiller
l'autre. Rubis avait immédiatement détourné le regard. Elle avait même changé de place pour s'éloigner le plus possible de cet élève malveillant. Une fois son repas vite englouti, la demoiselle avait filé en quatrième vitesse rejoindre son lit et se mettre à l'abris. En ce moment, c'était compliqué de garder le contrôle. Améthyste surgissait beaucoup plus souvent qu'à la normal avec un tempérament encore plus sanguin qu'avant. Et c'était dur d'assumer les excès d'Améthyste après. D'autant plus que Rubis essayait de limiter sa consommation de drogue, parce que ça c'est le moyen le plus cool qu'elle a découvert pour mieux vivre cette situation. Rubis se sentait d'avantage fragile et en manque de confiance en elle. Elle était perdue entre cette volonté de s'en sortir seule et cette réalité qu'elle était peut être trop faible... comme elle le pensait, et Améthyste semblait partager cette idée.
Parfois elle faisait le voeux d'être aussi forte et indépendante qu'Améthyste, elle rêvait d'être elle. Il lui était arrivé d'imaginer sa vie sans
l'autre, c'était bizarre, irréel presque. Comme s'il n'y avait de toute façon pas lieu d'avoir elle sans l'autre. Rubis ne connaissait pas Améthyste, il n'y avait pas d'échange entre les deux en dehors de la voix d'Améthyste qui semblait résonner dans sa tête avant qu'elle ne perde le contrôle de son corps. Lorsqu'elle n'était
'pas là' c'était comme si elle s'était endormie dans un sommeil sans rêve. Elle revenait à elle toujours lorsqu'elle se réveillait après un court ou long sommeil. Si Améthyste prenait donc le contrôle de leur corps au cours de la journée, elle le gardait jusqu'à ce qu'elle s'en aille en s'endormant. Au réveil, Rubis était de retour, ne se rappelant de rien. C'était quelque chose de très déroutant pour la jeune fille. Elle avait beau vivre avec ça depuis ses 6 ans, elle n'en restait pas moins troublé à chacun de ses réveil avec cette peur d'un jour ne plus se réveiller et devenir complètement passive dans sa vie.
Alors dernièrement, avec les apparitions plus fréquentes d'Améthyste, Rubis était d'avantage stressé, par peur de ne plus exister.
Si tu n'étais pas là, je serais juste ... moi